Historique du projet
La commission Jeunes versus Homophobie a été créée en 2010 par le Conseil des Jeunes de la ville de Lausanne sous l’impulsion de Haidar Hussain. La commission réunit des jeunes entre 13 et 25 ans autour d’une même question : comment lutter contre l’homophobie ?
Après un temps de réflexion, la commission a développé le projet au travers de trois actions :
- La première fut de créer une exposition dans le but d’informer et d’ouvrir le dialogue autour de la question de l’homosexualité tout en luttant contre les préjugés et les idées reçues qui qui peuvent l’accompagner.
- La deuxième fut de faire introduire deux articles dans les règlements intérieurs des établissements scolaires et de formation. Le premier établissant l’égalité des genres et des orientations sexuelles. Le second condamnant explicitement l’homophobie ainsi que le sexisme, le racisme et toutes les autres formes de discriminations et de violences.
- La troisième fut de mandater la troupe du Caméléon pour la création d’une pièce de théâtre forum afin de permettre l’amorce d’une réflexion sur le rôle que chacun•e joue et/ou peut jouer dans les dynamiques de discrimination.
L’ensemble du projet a abouti en 2012 avec le vernissage de l’exposition au forum de l’hôtel de ville de Lausanne, les premières représentations de la pièce dans un théâtre voisin et l’introduction des articles proposés dans les règlements intérieurs d’établissements lausannois puis dans le règlement d’application de la loi vaudoise sur l’école obligatoire (RLEO), en collaboration avec la commission de jeunes du canton de vaud (CDJ-VD).
En 2017 (version 2.0) et en 2023 (version 3.0), l’exposition est mise à jour et présentée au Forum de l’Hôtel de Ville.
Les membres de la commission
Haidar Hussain, coordinateur
20 ans
Johanna
20 ans
Benoît
21 ans
Romane
20 ans
Laurine
22 ans
Elisabeth
21 ans
Guillaume
23 ans
Jeremy
25 ans
Jolan
23 ans
Les règlements scolaires
En 2010, la commission analyse les règlements intérieurs des établissements secondaires lausannois et constate qu’il n’existe aucune mention des discriminations liées à l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou le sexisme. Par conséquent, un paragraphe condamnant toutes les formes de rejet est rédigé par les jeunes. L’inclusion de cet article vise plusieurs objectifs :
- Servir de support aux victimes de harcèlement afin d’être reconnues en tant que telles et trouver des moyens d’agir.
- Permettre aux intervenant•e•s (enseignant•e•s, médiateurs•trices, infirmiers•ères, parents etc.) de légitimer la mise en place de programmes ou d’actions de prévention à destination des élèves, notamment la venue de l’exposition.
- Introduire un dialogue autour de ces questions dans le cadre scolaire.
- Expliciter la proscription des comportements de violences et de rejet quels qu’ils soient.
Après avoir bénéficié d’un certain écho au niveau communal, en pleine révision du Règlement d’application de la Loi sur l’Enseignement Obligatoire (RLEO), la Commission prend la décision de formuler une demande d’insertion de l’article, par le biais de la Commission Cantonal des jeunes (CDJ-Vaud).
En septembre 2012, la Commission obtient le soutien du Conseil d’Etat qui l’ajoute à la version finale de la RLEO sous la forme suivante :
RÈGLEMENT d’application de la loi du 7 juin 2011 sur l’enseignement obligatoire (RLEO) • 400.02.1
1. Le département soutient, par l’information et la communication, des actions visant à réduire les inégalités,
notamment celles liées à l’origine sociale ou ethnique des élèves ou à leur orientation sexuelle.
physique, verbale, psychologique ou à caractère raciste, sexiste ou homophobe, de même que de tout propos méprisant
se rapportant à l’apparence physique ou à l’appartenance sociale, religieuse ou ethnique des autres élèves,
des adultes qui les entourent, ou de toute autre personne.
Aujourd’hui, de nombreux établissements secondaires du canton de Vaud intègrent d’une manière ou d’une autre la question du respect de chacun•e. Parmi ceux-ci, environ un tiers des établissements intègrent d’ores et déjà précisément des éléments liés à l’interdiction de discriminer, avec mention de l’homophobie et la transphobie. Certains renvoient parfois au texte même de l’article 100 du RLEO, d’autres en reprennent le contenu.
Nous sommes en étroite collaboration avec l’unité de promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire (Unité PSPS) qui encourage les établissements qui ne l’auraient pas encore fait à inclure ces articles dans leur règlement intérieur.
L’homophobie ne connait pas de frontière, la prévention non plus : La commission vise aujourd’hui à l’exportation inter-cantonale de ces articles.
Si vous avez des questions et/ou souhaitez soutenir une telle révision au sein d’un établissement vaudois ou d’un autre canton, n’hésitez pas à nous contacter !
« Tu seras un homme mon fils ! »
C’est ainsi que s’intitule la pièce qui a été mandatée par nos soins à la troupe « Le Caméléon ». Cette troupe est spécialisée dans le théâtre forum. Il s’agit d’une méthode d’intervention pédagogique interactive, régulièrement utilisée en milieu scolaire.
En 2012, pas moins de 600 élèves avaient pu assister aux représentations et celles-ci avaient rencontré un franc succès. Depuis, la pièce a été intégrée dans la liste des thématiques disponibles et les établissements qui le souhaitent peuvent dorénavant la commander, avec une réservation de notre exposition, ou directement auprès de la troupe « Le Caméléon ».
Résumé
On suit l’histoire de Léo, depuis ses quatre ans jusqu’au jour de sa seizième année. C’est d’ailleurs ce moment-là que le jeune homme a choisi pour faire son coming out à ses parents, divorcés depuis quelques temps. La nouvelle passe particulièrement mal auprès du père. Et sa mère, pensant bien faire, aligne les maladresses.
Auparavant, il a déjà tenté d’en parler à Mina, sa meilleure amie, qui a mal réagi. Secrètement amoureuse de lui depuis l’enfance, elle ne peut pas comprendre que deux hommes puissent s’aimer. Elle considère cela comme répugnant!
Pendant ce temps, le bruit court via Facebook, que Léo est homosexuel. Besnik, un camarade de classe de Léo est stressé d’apprendre cela. Il refuse même de prendre une douche dans les mêmes vestiaires qu’un homosexuel. Il demande donc à la prof de gym de remédier à cela.